Dernièrement, j’ai lu deux romans que j’ai littéralement dévorés ! J’ai souhaité les mettre en vedettes, dans un article, puisque leur lecture s’avère tout à fait pertinente surtout pour le 1er cycle du secondaire. Pédagogiquement parlant, Celle qui marche dans la nuit (Albin Michel Jeunesse) et Les moustiques (Soulières éditeur) cadrent bien dans le programme lié à l’enseignement du français au secondaire au 1er cycle notamment à cause de leur genre littéraire, de leur accessibilité et des activités d’exploitation qui peuvent être réalisées en cours de lecture ou à la toute fin. À noter que ces romans peuvent plaire à tous autres lecteurs et lectrices, mais j’ai comme souci, d’abord, de concilier mes lectures avec la progression des apprentissages.
Avant de discuter de leur pertinence en classe, voici un résumé suspensif des deux titres :
Celle qui marche la nuit
Malo, 15 ans, vient tout juste d’emménager dans une maison, au milieu des bois, située dans le sud de la France. Terminé la vie mondaine parisienne, les soirées entre amis et les sorties ; Malo se retrouve perdu et seul dans une nouvelle ville qui ne lui plait pas du tout. Puis, qu’est-ce que c’est que cette maison sur la rue des Pins ? Elle ressemble littéralement à une baraque sortie tout droit du film Psychose : bâtisse biscornue en pierre grise avec deux niveaux de toit, perdue dans les bois loin de toute civilisation… Est-ce cette allure lugubre qui provoque ce mauvais pressentiment que ressent Malo ?
L’inquiétude quant à cette nouvelle demeure se confirme peu à peu surtout depuis que sa sœur Jeanne, cinq ans, pousse des hurlements répétés en pleine lune et affirme qu’elle s’est liée d’amitié avec une certaine Pauline... Or, Malo apprend que Pauline est, en fait, une jeune fille ayant déjà habité cette maison, mais qu’elle est portée disparue depuis trente ans déjà… Pourquoi surgit-elle la nuit à travers le mur de la chambre de Jeanne ? Pourquoi demande-t-elle l’aide de Malo ? Lorsque le paranormal rencontre la vie tout à fait normale d’un adolescent...
Les moustiques
Parti en vacances à Ronde-Vallée avec sa famille, Maxence, quatorze ans, croit que son été sera un véritable enfer ; en fait, avec la chaleur qu'il fait à l'extérieur, il y est déjà !
Maxence accompagne sa sœur, Emma, dix ans, à la Comète glacée (non pas par choix, mais parce que sa mère l’a obligé). En chemin, il rencontre la dépouille d’un chien, le long de la route, qui doit y être depuis un bon moment déjà en raison de son allure : « Il ne lui restait que la fourrure et les os, comme s’il avait été vidé de sa chair. ». Les deux jeunes poursuivent leur chemin comme ils ne peuvent rien faire pour aider la défunte bête.
Une fois arrivés à la crèmerie, dessert à la main, Max et Emma remarquent que (la belle !) Jessica accourt vers un homme ayant visiblement un malaise. Devenant comme une statue, l’homme s’affaisse, s’écrase à plat ventre sur la route et se facture le nez. Il s’est écroulé, raide mort. Et ce ne fut pas le dernier. Une docteure présente a souhaité porter secours à l’homme puis, pendant qu’elle prodiguait des soins, un moustique gros comme une pièce de monnaie s’est posé sur son cou et l’a piquée.
Toute personne, une fois atteinte par un de ces moustiques peu communs, perd sa mobilité physique et meurt dans les minutes qui suivent, dévorée de l’intérieur par ces petites faucheuses.
Et des moustiques, il y en a partout…
***
En plus de proposer une intrigue bien construite, ces deux romans s’insèrent parfaitement dans le corpus du 1er cycle si on souhaite faire découvrir aux élèves des romans d’aventures, de suspense (près de l’horreur) et où les personnages sont en quête d’un équilibre. Les nombreuses séquences descriptives suscitent des émotions, des images et accentuent l’immersion dans la lecture. Si ces romans sont lus en classe, il pourrait être intéressant d’isoler certains passages descriptifs afin de mesurer leur effet sur l’univers qu’ils créent, qu’il s’agisse des lieux ou des personnages du récit.
Lorsque j’enseignais en deuxième secondaire, je proposais comme exercice de décrire des photographies de lieux abandonnés pour travailler les séquences descriptives. Les élèves devaient recourir aux cinq sens afin de créer une ambiance. Différents passages de Celle qui marche la nuit de Delphine Bertholon constituent un bon exemple d’une description claire en termes « d’ambiance » et peuvent être utilisés comme modèle pour les élèves. Dans Les moustiques, écrit par Jocelyn Boisvert, la manière dont sont décrits les cadavres mutilés par les moustiques témoigne de leur voracité et justifie la terreur des personnages. On y croit vraiment !
En bref, si vous cherchez des romans qui seront pertinents, par la suite, pour déclencher des activités d'écriture, ces deux suggestions sont de très bons exemples!
Virginie_CP
Sources :
Celle qui marche la nuit, Delphine Bertholon, Albin Michel Jeunesse, 2019, 237 p.
Les moustiques, Jocelyn Boisvert, Soulières Éditeur, 2017, 112 p.
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